Plus de 100 000 Vénézuéliens marchent
en appui à Chavez
– Kiraz Janicke, Venezuelanalysis.com, 5 février 2010 –
Les dernières manifestations de l’opposition semblaient minuscules par rapport au plus de 100 000 partisans du président vénézuélien Hugo Chavez qui ont défilé le 4 février à Caracas, la capitale vénézuélienne, pour la défense de la « révolution bolivarienne » et célébrer le 18e anniversaire du soulèvement militaro-civil du 4 février 1992, mené par Chavez, alors lieutenant-colonel, le 4 février 1992, contre le gouvernement corrompu de l’ancien président Carlos Andrés Pérez.
Le second mandat de Carlos Andrés Pérez, 1989-93, (il a servi auparavant comme président de 1974-79), avait été marqué par une série de crises sociales, y compris une révolte populaire, connue sous le nom de soulèvement Caracazo du 27 février 1989 contre les réformes néo-libérales imposées par le FMI, qui a vu jusqu’à 3 000 personnes tuées par les militaires et les forces de sécurité, ainsi que deux rébellions militaires (4 février 1992 et 27 novembre 1992). En mai 1993, Andrés Pérez est devenu le premier président vénézuélien à être démis de ses fonctions par la Cour suprême pour le détournement de 250 millions de bolivars des fonds publics.
La tentative d’insurrection de Chavez est devenue un catalyseur pour le mouvement politique fondé sur les principes de Simón Bolívar (le combattant pour l’indépendance qui a libéré le Venezuela et une grande partie de l’Amérique du Sud du colonialisme espagnol au XIXe siècle) qui l’a amené au pouvoir six ans plus tard. Ce jour est maintenant appelé « Jour de la dignité nationale » par les partisans du gouvernement.
Alors que le soulèvement de 1992 commençait, Chavez a fait une courte apparition de 90 secondes à la télévision, qui a électrifié la nation. Il a accepté la responsabilité de l’échec et a demandé à ses camarades de déposer les armes en disant : « Pour l’instant, les objectifs que nous nous étions fixés n’ont pas été atteints. »
Le lendemain matin des graffitis disant « por ahora » (« pour l’instant »), sont apparus partout dans les rues du Venezuela. Au cours des deux prochaines années où Chavez est demeuré en prison, c’est devenu un cri de ralliement d’un mouvement de la majorité des pauvres et de la classe ouvrière du Venezuela, qui en avaient assez des politiques néolibéraux de l’establishment politique corrompu où deux grands partis, l’Action démocratique et COPEI, ont dirigé le pays pendant près de 40 ans [de 1958 à 1992] selon un accord de partage du pouvoir connu sous le nom de pacte de Punto Fijo.
Chavez a été gracié par le président d’alors, Rafael Caldera, en 1994 et a formé un nouveau parti politique appelé Mouvement Cinquième République et il a remporté les élections présidentielles de 1998 avec une majorité de 56 %.
Dans le cadre de la fête du Jour de la dignité nationale jeudi, les partisans de Chavez, dont des milliers d’étudiants pro-révolution qui se sont réunis à l’Université bolivarienne du Venezuela, ont convergé à partir de cinq points différents autour de la capitale jusqu’à la base militaire Fuerte Tuina, où Chavez s’est adressé à la foule et aux forces armées.
Avant la révolution bolivarienne « le Venezuela était asservi par l’empire yankee, la bourgeoisie anti-patriotique, la même bourgeoisie qui continue aujourd’hui de distiller la haine et le venin envers nous », a déclaré Chavez se référant à l’opposition de droite.
Chavez a également appelé les secteurs qui soutiennent la révolution dont l’objectif déclaré est le « socialisme du 21e siècle » à maintenir leur activisme politique dans la période précédant les élections législatives en septembre, disant : « Nous ne pouvons pas abandonner les rues, il y a une contre-attaque impériale et l’opposition se sent encouragée. »
Carlos Mata Figueroa, le ministre de la Défense nouvellement nommé, a également a dit : « Aujourd’hui, nous célébrons les 18 années écoulées depuis que la conscience s’est éveillée parmi les hommes et les femmes des Forces armées, et a ouvert la voie aux premières étapes de ce processus que nous traversons. C’est pourquoi nous célébrons aujourd’hui la Journée de la dignité nationale. »
Mata Figueroa a souligné que, grâce à la Révolution bolivarienne, le pays s’est considérablement développé et a déclaré que les soldats des Forces armées bolivariennes sont fidèles à leur peuple et prêts à garantir la sécurité et la défense nationale.
« Les soldats de nos forces armées demeurent fidèles à notre peuple et au gouvernement révolutionnaire, jamais plus nous ne serons des instruments serviles de l’oligarchie ou d’une puissance impériale », a-t-il dit.
Des célébrations ont également eu lieu ailleurs au pays, y compris une marche de plusieurs milliers de partisans de Chavez à Ejido, dans l’État du Mérida, sous les bannières de « Non à l’opposition fasciste » et « Oui à la paix ». La marche s’est tenue un peu plus d’une semaine après les protestations violentes de l’opposition contre la suspension temporaire de la chaîne de télévision privée RCTV qui a laissé deux étudiants morts dans l’État andin, l’un âgé de 16 ans, un supporter de Chavez, et l’autre un partisan de l’opposition âgé de 28 ans
Des hommes armés non identifiés ont tiré sur les deux jeunes, mais une grande partie des médias internationaux ont rapporté que les forces de sécurité de l’État les ont tués. Le gouvernement Chavez interdit strictement l’utilisation de balles réelles lors de protestations. Huit policiers ont également été blessés par balle par des groupes armés d’opposition au cours de l’incident.
Pendant ce temps, plusieurs centaines d’étudiants de l’opposition ont protesté sur la Plaza Brion à l’est de Caracas, hier, jetant des pierres et des bouteilles sur la police. Un policier a été blessé. Plus tôt, le maire pro-Chavez de la municipalité de Libertador avait rejeté une demande présentée par les étudiants pour une autorisation de tenir une marche vers l’Assemblée nationale afin d’éviter des affrontements entre les deux manifestations.
« Les vrais étudiants sont les enfants du peuple, non pas les enfants de la bourgeoisie encouragés par l’empire à renverser le gouvernement révolutionnaire de leurs petites mains blanches », a déclaré Chavez en ce qui concerne les groupes d’étudiants de droite.
Le terme « mains blanches » (manos blancas) fait référence à un symbole utilisé par les étudiants de l’opposition dans leurs protestations. Des jeunes et des mouvements étudiants pro-américains associés aux « révolutions colorées », comme dans l’ex-Yougoslavie, l’Ukraine et ailleurs, qui ont des liens avec les organisations d’étudiants de l’opposition au Venezuela, ont utilisé le même symbole.
La procureur américano-vénézuélienne Eva Golinger a monté un dossier sur les fonds importants fournis par des organisations liées au gouvernement américain, comme la National Endowment for Democracy (NED), à des groupes d’étudiants de l’opposition au Venezuela.
(Traduit de l’anglais par Le Marxiste-Léniniste)
Opposons-nous à l’ingérence du Canada dans les affaires internes du Venezuela!
Le Marxiste-Léniniste appelle les Canadiens à s’opposer vigoureusement à l’ingérence du Canada dans les affaires intérieures du Venezuela.
Suite à un voyage au Venezuela, le ministre d’État du Canada pour les Amériques, Peter Kent, a fait le 28 janvier une déclaration très autoritaire accusant le gouvernement vénézuélien de « réduction de l’espace démocratique au Venezuela » par des « violations du droit à la liberté d’expression et d’autres libertés fondamentales ».
L’ambassadeur du Venezuela à l’Organisation des États américains (OEA), Roy Chaderton, a rejeté les accusations et a souligné l’appui du gouvernement Harper aux « putchistes » et aux « déstabilisateurs » qui cherchent à renverser les acquis de la révolution bolivarienne menée par le président Hugo Chavez et la majorité du peuple vénézuélien.
« Je parle d’un Canada gouverné par un tenant de l’ultra-droite qui a fermé son Parlement pour plusieurs mois pour [se soustraire à] une enquête sur la violation des droits humains », a déclaré Chaderton lors d’une réunion du 3 février de l’OEA.
Les reproches moralisateurs de Harper adressés au Venezuela sont l’expression de son asservissement aux visées américaines infâmes qui ont pour but de soumettre les peuples de l’Amérique latine, en collusion avec les forces antisociales oligarchiques de la région. Chaderton a relevé l’itinéraire de Kent au cours de sa visite, notant que les présumés conflits d’horaires empêchaient Kent de rencontrer de hauts fonctionnaires du gouvernement Chavez. « En réalité, il n’avait aucun intérêt à parler avec mon gouvernement, juste avec l’opposition pour les animer et leur donner un soutien – parmi eux les putschistes et déstabilisateurs », Chaderton dit.
Les propos de Chaderton ont été repris par le président vénézuélien Hugo Chavez lors de son émission hebdomadaire du 7 février, dans laquelle il a déclaré que les États-Unis et aussi leurs alliés, parmi eux le « gouvernement d’extrême droite du Canada » et d’autres gouvernements du continent, appuient un plan par les forces d’opposition dans le pays pour provoquer la violence au Venezuela, en particulier dans la période précédant les élections législatives de septembre. Il a également réitéré que le Canada n’a pas de leçon à donner sur les droits humains.
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